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Sous la varangue, journal de création
5 octobre 2014

Monsieur Berthodin et son dodo

Une reconstitution en plumes de dinde

Monsieur Berthodin et son dodo reconstitué - Grigny (Rhône), avril 2009

Si le dodo tient une place encore importante dans l’imaginaire collectif, c’est d’abord grâce à l’œuvre de scientifiques passionnés et tenaces.

Au cours de nos recherches scénographiques pour la réalisation du dodo de la pièce « Sous la varangue », nous avons croisé la route de Monsieur Robert Berthodin.
Celui-ci a travaillé de 1975 à 2004 au Muséum Guimet d’Histoire naturelle à Lyon. Il a donc côtoyé l’un des rares squelettes de dodo exposés en France (les autres sont visibles dans les Muséums d’Histoire naturelle de Paris, d'Orléans et de la Rochelle ; la Fabrique des savoirs à Elbeuf possède aussi des ossements.

Rien d’étonnant, donc, à ce que M. Berthodin se soit intéressé au dodo. Sa curiosité scientifique l’a poussé à proposer une reconstitution du dodo avec de réelles plumes.

C’est à notre connaissance la première reconstitution française d’un dodo en plumes de dinde* ! Elle a demandé plus de 400 heures de travail. Pour créer les volumes de l’oiseau, Robert Berthodin a consulté un large fond iconographique, notamment le squelette conservé à Lyon, les illustrations de Sir John Tenniel pour « Alice au pays des merveilles » (elles-mêmes inspirées de tableaux qui auraient été peints d’après modèle au 17e siècle (Roelandt Savery, par exemple) et le dodo sculpté au Muséum d’Histoire naturelle en 1901. On peut dire que son travail montre avec une grande précision ce à quoi les dodos « européens » pouvaient ressembler. Par dodos « européens », nous entendons la physionomie des dodos qui vécurent dans des ménageries en Angleterre, en Hollande, en Autriche et peut-être en France et dans les Pays-Bas... Au regard des très récentes recherches menées en 2012 par Delphine Angst sous la direction d’Anick Abourachid et d’Eric Buffetaut, le poids et l’apparence d’un dodo vivant dans son milieu d’origine paraît en effet un peu moins conséquent. À ce propos, nous vous conseillons la synthèse de leur étude publiée sur le site du CNRS.

Le dodo de Monsieur Berthodin (avril 2009), photo de M. Berthodin

En attendant que le dodo de Monsieur Berthodin regagne un jour l’île Maurice, nous irons un de ces jours lui rendre visite à l’Espace Pierres Folles (musée, jardin botanique et sentier géologique à Saint-Jean des Vignes dans le 69) où le volatile accueille désormais les visiteurs.

Quant au squelette du Musée Guimet d’histoire naturelle, il faudra attendre l’ouverture prochaine du futur Musée des Confluences à Lyon où il sera mis en vedette.

Nous remercions M. Robert Berthodin pour sa disponibilité et son aide dans nos recherches.

Pour en savoir plus sur le dodo et sur sa reconstitution par Monsieur Robert Berthodin, nous vous recommandons la lecture en ligne de son texte intitulé « Le Dernier sommeil du dodo Raphus cucullatus ».

Lien vers L’espace Pierres Folles : ICI

*
En 2014, Camille Renversade a proposé une reconstitution d'un dodo à partir de peaux et de plumes de dindons (voir notre article Un dodo au Parc Paléopolis).

S.B.

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  • Christophe Botti et Stéphane Botti partagent avec vous leurs découvertes et le parcours de création des pièces de théâtre "Sous la varangue" et "L'Os du dodo" autour de la culture, de l'histoire et de la biodiversité de l'île Maurice.
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