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Sous la varangue, journal de création
16 juillet 2015

Mon histoire mauricienne

 

 MON HISTOIRE MAURICIENNE
comment un jeune Français se met à écrire sur l’île Maurice !

Les raisons pour lesquelles un auteur décide d’écrire sont multiples et bien souvent mystérieuses.

Si je devais vous raconter pourquoi j’ai écrit « Sous la varangue », je commencerais par repartir en enfance, à l’époque où, vers dix ans, mon frère s’est passionné pour le célèbre dodo mauricien.

Deux timbres mauriciens avec le dodo

Collectionnant les timbres, j’en ai trouvé un très joli en provenance de l’île Maurice. Ce fut le début d’une collection. Et la découverte d’un pays au travers de petites vignettes représentant des ponts, des palmiers, le pigeon des mares, une scène de l’occupation hollandaise. Je me rappelle très bien également celui sur l’immigration indienne à Maurice.

timbre - Indian Immigration of Mauritius

Ceux qui ont lu ma pièce « Sous la varangue » (ou qui la découvriront sur scène) verront à quel point les images de l’enfance peuvent resurgir des années plus tard et comment on fait « œuvre » avec des rêves d’enfant…

Ces rêves furent par la suite nourris par des œuvres littéraires mauriciennes ou inspirées par l’île Maurice.

_Le Chercheur d'or_ de J

Je pense en particulier au roman « Le Chercheur d’Or » de Le Clézio, au « Bal du dodo » de Geneviève Dormann, à « Paul et Virginie » de Bernardin de Saint-Pierre ou encore aux « Quartiers de Pamplemousse » d’Alain Gordon-Gentil que je lus dès son édition française en 1999 (j’avais 15 ans).

À l’adolescence, mon frère et moi faisions déjà du théâtre et de la danse. Et nous écrivions. Une fois par an, nous produisions un spectacle musical d’une heure et demie que nous interprétions deux fois à domicile pour notre famille et pour nos amis.
Dans « Le Raconteur d’histoires », notre héros vivait des voyages dans sa chambre ! L’un de ses voyages le conduisant à l’île Maurice où il rencontrait une indienne prénommée Saloni…

Je vous cite, de mémoire, quelques vers de notre chanson :
« C’est la terre mauricienne
qui enflamme ses veines
La terre de ses ancêtres
Qui hante tous son être

Elle est le testament
De nombreuses histoires
Peuple d’immigrants
Esclavage des noirs.

Et elle danse danse danse
Au rythme du Sega
Elle martèle en cadence
La terre de ses pas

Saloni, la fille de l’île Maurice
Obtiendra son indépendance… »

Je me surprends moi-même, plus de 25 ans après, à me souvenir parfaitement de cette mélodie…

Timbre _pigeon rose_ Mauritius

Pour nos dix-huit ans, nos parents décidèrent de nous emmener à l’île Maurice. Ce fut un joli (mais court) voyage. J’en retiens surtout mon passage à la Casela Nature Park que j’avais exigé de visiter pour voir en vrai les rares pigeons des Mares (que je retrouvais peu de temps après, plus près de la France, dans la belle réserve de l’île anglo-normande de Jersey).

Puis je commençais ma carrière artistique. Beaucoup de travail, pas forcément beaucoup d’argent, mais tellement de passion…
L’île Maurice occupait une petite place à part dans mes rêves mais je ne faisais aucun lien avec mon activité professionnelle.

Finalement, en 2009, je décidais d’y retourner. Cette fois je planifiais un gros mois sur place. J’étais bien décidé à visiter tous les lieux des romans et timbres de ma jeunesse (l’île aux bénitiers, les chûtes de Rochester, l’îlot Gabriel).
Je ne vous ferai pas un récit de vacances. En quelques mots, dès que je posais le pied sur l’île, j’ étais comme un explorateur sur les terres de son imaginaire, chez lui !

L
es Mauriciens sont accueillants. Grâce à facebook, j’avais pris contact avec quelques personnes qui m’en présentèrent d’autres et ainsi de suite…
Dans cette chaîne de rencontres, Nicolas Ritter me parla de Jacques de Maroussem et d’Eurêka, la Maison Créole. Il organisa une rencontre. Ce fut un coup de cœur pour le lieu et pour son propriétaire qui me raconta toute l’histoire du lieu. Voilà que je me trouvais dans « Le Chercheur d’or », dans le lieu qui avait irrigué les fantasmes d’un de mes auteurs préférés…

Je pense que c’est ce jour-là qu’est né le désir d’écrire à mon tour sur cette île que j’ai adoptée en espérant qu’elle m’adopte à son tour.
Je suis rentré en France. J’ai commencé à prendre des notes sur deux histoires…

Puis je suis reparti sur d’autres projets… 

Christophe Botti sous la varangue d'Eureka, la maison créole à l'île Maurice

En 2012, j’ai planifié un autre séjour à l’île Maurice. À nouveau pour un mois. J’ai poursuivi mon exploration et rencontré d’autres personnes.
Par l’intermédiaire de facebook, toujours, j’avais échangé avec un indo-mauricien, David Toofaneeram. Sur place, il m’a présenté à toute sa famille. J’ai été reçu à dîner par ses parents mais j’ai aussi été chez ses tantes avec qui nous avons évoqué du bout des lèvres l’histoire des engagés indiens. C’est ce jour-là que le dernier déclic pour écrire « Sous la varangue » s’est produit. J’ai commencé à écrire sur place, à Eurêka où je passais quelques jours mais aussi auprès de Christophe et Ingrid de Cambiaire à Rivière noire…

En France, j’ai continué de lire des livres d’histoire… Puis j’ai décroché une résidence d’écriture de trois mois à Liré au Château de la Turmelière… Mais ça, c’est la suite de l’histoire…

CB 

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Sous la varangue, journal de création
  • Christophe Botti et Stéphane Botti partagent avec vous leurs découvertes et le parcours de création des pièces de théâtre "Sous la varangue" et "L'Os du dodo" autour de la culture, de l'histoire et de la biodiversité de l'île Maurice.
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